L’accès à l’Internet est devenu un aspect indispensable de nos vies modernes, constituant une passerelle vers l’information, la communication, l’éducation, le développement économique et les opportunités sociales. Toutefois, les conclusions du récent indice de pauvreté en ligne (IPI) du World Data Lab ont révélé une vérité décourageante : 15 % de la population mondiale n’a pas les moyens de s’offrir un forfait Internet mobile minimum. L’indice 2023, présenté hier, met en lumière l’observation pressante de la pauvreté sur Internet, soulignant le besoin urgent d’efforts d’inclusion numérique dans le monde entier.
L’Internet Society Foundation soutient le World Data Lab dans le développement de l’IPI. Cette mesure complète quantifie l’étendue de la fracture numérique et met en évidence les défis auxquels sont confrontés les millions de personnes qui ne disposent pas d’une connexion Internet adéquate. En comprenant les obstacles à l’accès, nous pouvons travailler ensemble pour combler le fossé et garantir à tous l’égalité des chances à l’ère numérique.
La pauvreté en matière d’internet repose sur trois piliers essentiels : l’accessibilité financière, la quantité et la qualité. Pour évaluer ces facteurs, l’indice utilise des critères spécifiques. Premièrement, il part du principe que les personnes doivent consacrer au maximum 10 % de leurs dépenses à l’internet mobile pour garantir l’accessibilité financière. Deuxièmement, il considère qu’un minimum de 1 Go de données par mois est une référence pour un accès adéquat. Enfin, l’indice considère qu’une connexion Internet raisonnable offre une vitesse de téléchargement d’environ 20Mbps, ce qui reflète l’importance de la qualité dans les expériences numériques.
« À la Fondation Internet Society, nous croyons fermement au pouvoir de transformation de l’internet. Notre mission est de soutenir les initiatives qui améliorent la portée et la fonctionnalité de l’internet, en veillant à ce qu’il serve à tout le monde. World Lab Data a développé cet indice novateur de manière excellente grâce à notre programme de subventions de recherche, fournissant des données et des informations essentielles aux décideurs politiques, aux chercheurs et aux organisations pour lutter contre la fracture numérique et donner la priorité à l’inclusion numérique », a déclaré Sarah Armstrong, directrice exécutive de l’Internet Society Foundation.
Pauvreté sur Internet dans le monde
L’IPI a révélé que l’Afrique présente une fracture numérique importante, avec environ 524 millions de personnes vivant dans la pauvreté sur Internet.
Bien qu’elle abrite la plus grande population mondiale, l’Asie compte encore environ 418 millions de personnes qui ont besoin d’une meilleure connexion Internet.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, près de 95 millions de personnes n’ont pas les moyens de s’offrir un forfait Internet mobile minimum, ce qui témoigne d’une fracture numérique importante.
En Océanie, on estime à 6 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté Internet.
En Europe, environ 6 millions de personnes ne disposent pas d’un accès adéquat à l’internet, ce qui représente une part relativement faible de la population de la région. En Amérique du Nord, environ 5 millions de personnes sont dans la même situation.
Pays ayant les taux de pauvreté sur Internet les plus élevés
L’indice de pauvreté en ligne a révélé les dix pays présentant les taux les plus élevés de pauvreté en ligne, où les personnes sont confrontées à d’importantes difficultés pour accéder à des services Internet abordables et de qualité. Ces pays sont classés en fonction du pourcentage de leur population respective vivant dans la pauvreté sur Internet : Tchad (83,6 %), Madagascar (81,6 %), Mozambique (80,6 %), Burundi (79 %), Îles Salomon (75,9 %), Venezuela (74,1 %), Malawi (73,5 %), Guinée-Bissau (68,3 %), République centrafricaine (68 %) et Burkina Faso (67,6 %).
Pays où les prix sont les plus élevés
Les pays pratiquant les prix les plus élevés pour un forfait minimum d’internet mobile sont le Liban (37,7 $), le Panama (26,6 $), les États-Unis d’Amérique (25,5 $), Sainte-Lucie (25,4 $), la Barbade (22,9 $), le Canada (22,4 $), la Jamaïque (22,3 $), Saint-Vincent-et-les-Grenadines (22,0 $), les Émirats arabes unis (20,3 $) et le Honduras (20,3 $). Ces prix, indiqués en dollars américains par mois et basés sur la parité de pouvoir d’achat (PPA) de 2017, mettent en évidence les difficultés financières des personnes à accéder à des services internet abordables dans ces régions.
Pays avec les prix les plus bas
En revanche, les pays où les prix sont les plus bas pour un forfait minimum d’internet mobile sont la République centrafricaine (8 dollars), la Sierra Leone (7,5 dollars), le Malawi (7 dollars), le Myanmar (7 dollars), l’Éthiopie (6,8 dollars), le Pakistan (6,6 dollars), l’Afghanistan (6,5 dollars), le Soudan (6,3 dollars), le Yémen (5,5 dollars) et le Sri Lanka (4,9 dollars).
L’internet s’adresse à tous
L’Internet donne du pouvoir aux personnes, éduque les communautés et permet des connexions qui dépassent les frontières géographiques. En comblant le fossé de la pauvreté en matière d’Internet, nous pouvons libérer un potentiel énorme, permettant aux personnes et aux communautés de prospérer dans l’ère numérique.
Nous vous invitons à nous rejoindre pour construire un monde numérique plus inclusif. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte et que les avantages de l’internet soient accessibles à tous. Vous pouvez accéder à nos domaines de financement en suivant ce lien : https://www.isocfoundation.org/funding-areas/