Les femmes sont 27 fois plus susceptibles d’être victimes de cyberviolences que les hommes, selon un rapport de 2015 de la Commission des Nations Unies sur le haut débit.
« Des millions de femmes et de filles à travers le monde sont victimes de violences délibérées du fait de leur sexe, » note le rapport. « La violence envers les femmes et les filles ne connaît ni limites ni frontières et touche tous les groupes, sans distinction de race, de culture ou de revenus. Elle cause un profond préjudice à ses victimes, à leurs entourages et à la société dans son ensemble. »
Le problème est encore plus prononcé à la Barbade.
Avec une population de 285 000 habitants, la Barbade est l’un des pays les mieux connectés dans une région où les taux de violence domestique, de harcèlement sexuel et de viols sont supérieurs à la moyenne mondiale.
Cette forte pénétration d’Internet a amplifié les inégalités de genre en ligne : les femmes et filles de la Barbade sont désormais exposées à des formes de violences en ligne plus fréquentes et plus graves que jamais auparavant.
En 2018, le chapitre de la Barbade de l’Internet Society a cherché à inverser cette tendance en lançant la campagne C.A.R.E.
Cette campagne, dont le nom signifie Combattre les violences en ligne par la Recherche et l’Éducation, soutenue par une bourse du programme de financement Beyond the Net, a été conçue pour sensibiliser à ces problèmes et à leurs effets, et à instaurer un dialogue entre les forces de l’ordre et les victimes.
Ce projet, salué pour son aspect novateur à la Barbade, mesurera également le niveau de sensibilisation des agents de police et identifiera les défis auxquels ils sont confrontés lors de l’application de la législation en vigueur. (Bien qu’il existe une législation contre les violences en ligne à la Barbade, peu de cas ont été entendus au tribunal et les victimes considèrent que la réponse des forces de l’ordre est inadéquate.)
Le chapitre de la Barbade de l’Internet Society s’est associé à la campagne de l’ONG locale NOAH (No! to Online Abuse and Harassment, Non aux violences et au harcèlement en ligne), qui gère le projet.
Ashell Forde, présidente de NOAH et responsable du projet, note : « Il existe un besoin évident de meilleures stratégies pour aider les femmes à échapper aux violences en ligne et pour les soutenir pour retrouver leur estime de soi, que ces violences ont affaiblie. »